12 Maladies du cheval - Symptômes et traitement

12 Maladies du cheval - Symptômes et traitement

Sans aucun doute, l'un des animaux qui a le plus contribué au développement global de l'humanité est le cheval. Une bonne preuve de son importance est que la médecine vétérinaire est apparue presque exclusivement pour traiter les affections et pathologies de ce noble animal.

Dans cet article de PlanèteAnimal « 12 Maladies du cheval - Symptômes et traitement », nous vous proposons un bref guide des maladies les plus courantes des chevaux, connues depuis l'Antiquité et dont certaines sont décrites dans de multiples traités centenaires.

Quelles sont les maladies les plus courantes du cheval ?

Les maladies et affections les plus courantes du cheval sont les suivantes :

  • Colique
  • Tétanos
  • Grippe
  • Piroplasmose
  • Syndrome de Cushing
  • Gourme
  • Sarcoïde
  • Teigne
  • Dermatophilose
  • Mélanome
  • Dermite estivale
  • Leptospirose

Colique du cheval

La colique est un ensemble de maladies qui provoquent des douleurs spasmodiques dans l'abdomen. N'oubliez pas que les causes peuvent être multiples, et donc que son traitement est différent selon ce à quoi elle obéit, mais en général les signes que l'on trouve chez un cheval souffrant de coliques sont les suivants :

  • Transpiration
  • Nervosité
  • Mouvements incontrôlés, voire des automutilations : se frapper les flancs avec les pattes arrière...
  • L'animal peut se retourner pour soulager la douleur, ce qui peut aggraver son état
  • Déshydratation
  • Constipation/diarrhée
  • Postures de soulagement de la douleur : animal assis si la colique est causée par une dilatation de l'estomac due à une accumulation de gaz.

Bien que le terme colique englobe un trop grand nombre de pathologies pour pouvoir être généralisé (de l'impaction du gros intestin due à l'absence d'élimination des matières fécales, à la présence de corps étrangers dans l'intestin), il existe certaines lignes directrices qui peuvent empêcher son apparition, quelle que soit la raison de sa présence. Pour plus d'informations, ne manquez pas notre article sur les types de coliques chez les chevaux.

Quelles sont ces lignes directrices ?

  • Nourrissez le cheval petit à petit, au cours de 16 heures. C'est le temps que ces herbivores passent à brouter dans la nature. Un cheval qui reste dans un box et qui est nourri matin et soir risque fort de souffrir de troubles digestifs.
  • Utilisez un fourrage de qualité, en évitant l'excès de paille, et laissez un accès à de l'eau fréquent et espacé. N'abusez pas des aliments industriels pour animaux et des granulés.
  • Permettez au cheval de faire de l'exercice en douceur tous les jours, plusieurs fois, pour favoriser le transit intestinal.
  • Installez les mangeoires dans un endroit surélevé si les chevaux sont confinés.
  • Offrez des distractions pour éviter l'aérophagie (avaler de l'air), fréquente chez les chevaux qui s'ennuient.Dans ce cas, nous pouvons également voir des animaux atteints de la maladie dite « de l'ours », qui se balancent constamment et usent leurs dents contre les murs ou les portes.

Traitement

Étant donné la variété des causes qui peuvent entraîner une colique, le vétérinaire se concentrera sur le problème spécifique une fois qu'il aura été détecté, mais avant, il faudra suivre les étapes suivantes :

  • Soulager la douleur avec des spasmolytiques (buscapine) et des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens, tels que la méglumine de flunixine)
  • Réhydrater et/ou lubrifier le transit gastro-intestinal avec de la paraffine. Un cathétérisme nasogastrique peut être nécessaire.
  • Sédation si l'animal est en phase d'automutilation.
  • Des antibiotiques peuvent être nécessaires si le problème est un arrêt du transit intestinal et s'il y a une fermentation excessive de la matière ingérée, auquel cas des micro-organismes sont libérés dans le sang et peuvent provoquer une infection.

Tétanos chez le cheval

Il s'agit d'une maladie courante chez les chevaux, causée par Clostridium tetani, une bactérie anaérobie (qui fonctionne sans oxygène) qui vit dans le sol, en particulier dans la matière organique riche (fumier). Les chevaux souffrent de petites blessures ou égratignures, et par ces blessures, les bactéries pénètrent dans le corps.

Après environ 8 jours, bien que ce chiffre soit très variable, on peut voir le symptôme typique de la maladie : des contractions musculaires involontaires et constantes, que l'on appelle tétaniques en raison de cette maladie. En outre, nous trouvons généralement d’autres symptômes tels que :

  • Mâchoire serrée, incapable de s'ouvrir.
  • Hyperextension des muscles des pattes, sans possibilité de les plier.
  • Expression appelée « rire sardonique » (bien qu'elle soit plus courante chez les chiens) : yeux grands ouverts, et rétraction des commissures labiales.

Comment la bactérie Clostridium tetani provoque-t-elle cela ?

Elle produit deux toxines qui ont le système nerveux comme site d'action. Plus le point d'entrée de la bactérie (blessure) est proche du système nerveux central (cerveau), plus la présentation de cette maladie est agressive et moins elle met de temps à se développer.

Peut-on guérir le tétanos du cheval ?

Si cette maladie est détectée avant que les toxines ne paralysent les muscles respiratoires (diaphragme/intercostaux...), on donnera à votre cheval du sérum antitétanique et de la pénicilline. L'animal bénéficiera également d'une thérapie de soutien, c'est-à-dire d'une fluidothérapie, d'une baisse de température et d'une sédation si nécessaire. Le cheval pourrait même avoir besoin d'une ventilation mécanique en cas de paralysie respiratoire.

Peut-on éviter que les chevaux contractent le tétanos ?

Oui, par une vaccination appropriée, aussi souvent que le vétérinaire l'indique. Nous ne devons pas laisser notre cheval avoir des blessures sans les désinfecter, nous devrons donc utiliser de l'eau oxygénée pour chaque blessure que nous observons afin d'inactiver les bactéries responsables de cette pathologie.

Grippe chez le cheval

La grippe du cheval est un virus qui affecte les voies respiratoires supérieures, mais si des complications surviennent, elle peut affecter les voies respiratoires inférieures (poumon, bronches) et même entraîner la mort. Elle se transmet par les éternuements et les sécrétions nasales.

Dans les populations qui ont déjà été en contact avec le virus, on peut observer une légère manifestation de la maladie, avec écoulement nasal, toux, conjonctivite, et éventuellement un rétablissement après quelques jours. En effet, s'ils ont déjà souffert de la maladie, les chevaux ont été partiellement immunisés. Cependant, ils peuvent la contracter à nouveau la saison suivante, surtout pendant les mois froids. Si le virus les envahit alors qu'ils sont malades, mal nourris ou trop jeunes, il peut avoir des conséquences fatales.

Les symptômes de la grippe du cheval que nous rencontrons souvent sont les suivants :

  • Écoulement nasal épais
  • Conjonctivite
  • Perte d'appétit
  • Fièvre élevée et récurrente (va et vient)

Si la grippe n'est pas traitée à temps, elle peut conduire aux complications suivantes :

  • Pneumonie
  • Maladie pulmonaire obstructive chronique
  • Bronchite
  • Décès en cas de complications majeures en plus des facteurs ci-dessus

Traitement de cette maladie du cheval

Si l'animal est partiellement immunisé et que la symptomatologie est légère, le vétérinaire peut simplement prescrire un mucolytique pour fluidifier le mucus, comme la bromhexine, et maintenir le cheval protégé et éloigné de ses autres congénères pendant quelques jours. De même, une alimentation de qualité pour promouvoir son système immunitaire aide jusqu'à ce que le cheval soit capable de repousser l'agression virale.

Si la situation se complique, il peut être nécessaire d'utiliser des antibiotiques spécifiques au système respiratoire, et des thérapies de soutien chez les animaux très affaiblis.

N'oubliez pas que le fait de mélanger des chevaux provenant de différentes régions sans rien savoir de leur histoire médicale peut entraîner une épidémie de grippe du cheval. Si nous introduisons un animal partiellement immunisé parmi les jeunes chevaux, nous pouvons avoir une épidémie aiguë difficile à combattre, avec une morbidité élevée (taux d'animaux qui tombent malades au contact du virus).

Prévention de cette maladie du cheval

Pour prévenir cette maladie si fréquente chez les chevaux, une vaccination annuelle est nécessaire, surtout avant la saison froide, et il faut éviter de mélanger des animaux d'origines différentes sans connaître leur situation. Il existe un vaccin qui combine la protection contre le tétanos et la grippe.

Piroplasmose chez le cheval

La piroplasmose du cheval est une autre des maladies les plus courantes chez les chevaux, que peuvent également contracter les chiens, les vaches et d'autres animaux domestiques. Cette maladie du cheval est causée par un protozoaire, le Babesia equi.

La piroplasmose du cheval est transmise par les tiques, et sa multiplication dans les globules rouges du cheval produit les symptômes suivants :

  • Anémie (muqueuses pâles, car la piroplasmose décompose les globules rouges)
  • Fièvre
  • Urine couleur cognac
  • Anorexie
  • Prostration et mort subite dans les cas très graves

Peut-on la traiter ?

Si nous détectons la présence de tiques chez le cheval et/ou dans l'environnement, et que nous remarquons que notre cheval se comporte de façon étrange, le vétérinaire optera sûrement pour l'injection d'imidocarbe, en une seule dose intramusculaire, bien qu'il faille parfois la répéter après quelques heures.

L'idéal est de détecter la piroplasmose dans le sang au moyen d'un frottis sanguin (mais ce n'est pas toujours possible à la campagne) car ce produit peut lui sauver la vie, sans perdre du temps précieux.

Peut-on éviter la piroplasmose du cheval ?

La seule façon de prévoir cette pathologie est d'empêcher le cheval d'avoir des tiques, ce qui est très compliqué. Nous pouvons appliquer des produits chaque semaine sur le cheval pour empêcher les tiques de s'y installer (comme la perméthrine), mais ils sont de courte durée. D'autre part, la présence de tiques est également un problème car elles peuvent transmettre une autre maladie : la maladie de lyme chez le cheval.

La zone où vit le cheval (le box) doit également être désinfectée chaque semaine, et si l'animal est en liberté dans le champ, il faut éviter de le laisser fréquenter les fougères et les zones humides, ce qui est presque impossible. Il existe des zones du monde qui sont plus problématiques et où l’on trouve davantage de piroplasmose du cheval (zones humides et aux températures douces, comme par exemple le Pays basque), mais elle n'est pas exclusive à ces endroits, loin de là : la piroplasmose du cheval a une distribution mondiale, et cause de nombreuses victimes annuelles dans la population équine.

Maladie de Cushing chez le cheval

Le syndrome de Cushing du cheval est un trouble endocrinien lié au vieillissement de l'organisme de l'animal. Il s'agit donc d'une pathologie qui affecte surtout les vieux chevaux. Concrètement, cette maladie du cheval se caractérise surtout par l'apparence du pelage de l'animal, long et bouclé, et par des difficultés lors de la mue aux changements de saison. D'autres symptômes peuvent aussi nous indiquer que notre cheval souffre du syndrome de Cushing, tels que :

  • Transpiration excessive
  • Léthargie
  • Fonte musculaire
  • Augmentation de la soif
  • Apparition de zones graisseuses (ex : encolure, salières, bases de la queue)
  • Infections à répétition

De par la variété des symptômes et des formes que peuvent prendre le syndrome de Cushing, il est nécessaire de contacter votre vétérinaire au moindre doute, car seule une prise de sang peut permettre d’établir un diagnostic fiable de la maladie.

En fonction des résultats, le vétérinaire établit alors un traitement personnalisé de soins pour le cheval. Le but de ce traitement est de réguler le système hormonal de l'animal afin de limiter les symptômes de la maladie et améliorer la qualité de vie du cheval, car le syndrome de Cushing nécessite un traitement à vie.

La gourme chez le cheval

La gourme, aussi appelée angine du cheval, est une maladie contagieuse causée par la bactérie Streptococcus equi. À l'opposé du syndrome de Cushing sur l'échelle de l'âge, elle atteint généralement les chevaux de moins de 5 ans. Les principaux symptômes de la maladie sont les suivants :

  • Manque d'appétit
  • Mucosité nasale
  • Détresse respiratoire
  • Présence d'œdèmes douloureux au niveau des mandibules
  • Gonflement des nœuds lymphatiques sous-maxillaires, voire parfois rétro-pharyngiens et sous-parotidiens, puis présence d'abcès
  • Évolution chronique possible et formation d'abcès de localisations variables, notamment intra- abdominaux.

Ces symptômes se manifestent de 3 à 14 jours après la contamination et il existe un vaccin préventif, le meilleur traitement reste donc la prévention. Veillez à ce que votre cheval soit à jour sur ses vaccins.

Maladie de peau chez le cheval

À continuation nous vous présentons quelques pathologies cutanées qui peuvent toucher les chevaux.

La sarcoïde chez le cheval

Une sarcoïde est une tumeur généralement bénigne de la peau du cheval qui touche surtout les spécimens de moins de 8 ans, bien qu'un cheval de n'importe quel âge puisse développer cette affection. Il s'agit de la tumeur la plus fréquente chez les chevaux car elle concerne 20% des tumeurs chez cet animal. Elle apparaît généralement suite à une cicatrice de blessure, une plaie ou une piqûre d'insecte.

Ces tumeurs cutanées peuvent se développer à n’importe quel endroit du corps du cheval mais on les retrouve surtout au niveau de l'abdomen, des pattes, de l’encolure et de la tête. Avant d'appliquer un traitement, le vétérinaire devra examiner les cellules qui composent cette tumeur pour identifier la sarcoïde en question. Une fois la tumeur identifiée, le traitement le plus habituel est de pratiquer une exérèse de la masse, qui consiste à retirer la tumeur sous anesthésie locale ou générale.

Teigne du cheval

Si votre cheval présente des lésions cutanées, de forme ronde et sans présence de poils il se peut que vous ayez affaire à la teigne du cheval.

La teigne du cheval est une maladie de peau du cheval très fréquente et très contagieuse, ce qui rend son traitement très contraignant. Certains agents de teigne du cheval sont même transmissibles à l’Homme. Il est ainsi important de savoir reconnaitre les affections cutanées engendrées, afin d’éviter la contamination d'autres animaux mais aussi d’assurer votre propre santé.

Dermatophilose chez le cheval

La dermatophilose est une affection de la peau du cheval localisée principalement sur les pattes, la ligne du dos, la croupe et le garrot de l'animal. Elle est due à l'humidité du poil de l'animal et se manifeste surtout sur les animaux vivants au pâturage ou travaillant sur sol humide et boueux. La dermatophilose se caractérise par des croûtes douloureuses qui se forment sur les poils du cheval. Pour traiter cette affection vous devez notamment nettoyer et désinfecter les croûtes et veiller à ce que la zone en question soit bien sèche. Il faut ainsi éviter que le cheval n'ait des zones humides sur son corps.

Mélanome chez le cheval

Comme les humains, les chevaux peuvent eux-aussi être atteins de mélanomes. Le mélanome est une tumeur qui affecte les cellules de la peau. Les chevaux à robe grise sont particulièrement touchés (plus de 80% atteints chez les plus de 15 ans), rendant cette maladie de peau relativement fréquente puisqu’elle représente environ 10% des tumeurs cutanées du cheval.

On estime qu’entre un tiers et deux tiers des mélanomes chez le cheval progressent vers une tumeur maligne (développement de métastases). C’est pourquoi la détection précoce de cette affection entre grandement en jeu en ce qui concerne le pronostic associé.

Dermite estivale du cheval

En dernier lieu, nous vous présentons la dermite du cheval. Cette affection de la peau est une allergie aux piqûres de moucherons qui provoque de très fortes démangeaisons. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une pathologie qui apparaît en été. Il est important de diagnostiquer cette maladie afin de soulager au mieux le cheval même s’il n’existe pas de traitement curatif efficace sur la cause en soi.

Maladie du cheval chez l’Homme

L'on désigne une maladie transmissible d'un animal à l'Homme comme une zoonose. C'est le cas notamment de la leptospirose, une maladie présente chez de nombreux animaux, dont le cheval, qui peut également affecter l'Homme, mais dont la transmission de l'animal à l'Homme est dans ce cas extrêmement rare. En effet, la transmission de la leptospirose chez l'Homme se fait principalement par le biais d'eaux contaminées.

Chez le cheval, la transmission se fait également généralement par le biais d'eaux contaminées ou par l'ingestion d’aliments souillés, le plus souvent par de l’urine. Les symptômes de cette maladie chez le cheval peuvent être les suivants :

  • Fièvre
  • Manque d'appétit et anorexie
  • Jaunisse
  • Présence de sang dans l'urine
  • Diarrhée
  • Conjonctivite
  • Douleurs musculaires

Le traitement contre la leptospirose du cheval se fait par antibiotique. C'est une maladie qui se soigne plutôt bien lorsqu'elle est prise en charge suffisamment tôt.

Vous êtes arrivé à la fin de notre article. Nous espérons vous avoir informé un peu plus sur la santé du cheval et sur la façon dont traiter les maladies les plus courantes qui affectent cet animal. À bientôt sur PlanèteAnimal !

Cet article est purement informatif, sur PlanèteAnimal nous n'avons pas les compétences pour prescrire des traitements vétérinaires ni réaliser aucun diagnostic. Nous vous invitons à amener votre animal chez le vétérinaire s'il présente les symptômes d'une fébrilité ou d'une maladie.

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