Animaux imaginaires de France - Liste
Saviez-vous que les animaux imaginaire et autres créatures légendaires foisonnent dans notre folklore français ? Certains sont propres à certaines régions ou zones bien spécifiques de l'hexagone, d'autres se retrouvent déclinés en différentes versions sur tout le territoire. En effet, la mythologie française abonne en d'animaux légendaires, souvent terrifiant pour la plupart, nés des croyances et des traditions que nous trouvons à divers endroits en France. De ce fait, il nous a semblé opportun de vous dresser une liste de ces créatures légendaires, qui partagent tous un point commun : celui de ressembler à un animal dans la grande majorité des cas, ou même à plusieurs animaux dans d'autres cas.
Êtes-vous friands des mythes et légendes ? Avez-vous déjà éprouvé l'envie d'en apprendre plus sur les animaux imaginaires présents dans le folklore français ? Car nous sommes sûrs d'une chose, indubitablement vous avez entendu quelques fables mettant en scène l'effroyable bête du Gévaudan ou encore la chasse au célèbre dahu. Dans cet article de PlanèteAnimal, nous vous détaillons de façon exhaustive les animaux imaginaires de la mythologie française, sous forme de liste et en fonction des animaux réels auxquels ils correspondent.
- Animaux imaginaires - Liste
- Bête du Gévaudan
- Chat d'argent
- Cheval Mallet
- Carcolh
- Drac
- Dahu
- Jumart
- Picolaton
- Quinotaure
- Tac
Animaux imaginaires - Liste
Voici la liste des animaux imaginaires présents dans la mythologie française que nous allons vous présenter dans cet article :
- Bête du Gévaudan
- Chat d'argent
- Cheval Mallet
- Carcolh
- Drac
- Dahu
- Jumart
- Picolaton
- Quinotaure
- Tac
Bête du Gévaudan
Parmi les fameux monstres légendaires apparus tout au long de l’histoire de France, nous ne présentons plus la célèbre bête du Gévaudan, un loup terrifiant, d'une taille considérable comparé à ceux que nous sommes habitués à voir, a sévi pendant plusieurs années au cours du XVIIᵉ siècle, entre juin 1764 et juin 1767 sur la Lozère, alors ancienne province de l'Auvergne. Elle laissa sur son sillage centaines de cadavres de malheureux ayant eu l’infortune de croiser son chemin, faisant bien évidemment les choux gras de la presse de l’époque qui s’empara de l’histoire au niveau local et s’empressa de monter l’affaire en épingle. Les lecteurs étaient fascinés par le fait divers, qui bientôt devint une affaire d'État, car le roi Louis XV ordonna une des plus grandes chasses jamais vues sur le territoire. Selon les sources, 88 à 124 personnes auraient péri des griffes de la bête.
Il existe divers témoignages quant à la taille de la bête, tous concordent à dire qu'elle est plus impressionnante qu’un loup moyen, doté d'un ventre blanc et d'une fourrure allant entre le rouge et le roux, ainsi que d'une bande noire sur le dos. Certains ont avancé que la bête serait le résultat d'un mélange entre un loup et un chien. Dans un sens, la bête du Gévaudan demeure au rang de créature mythique, car nous n’avons jamais réellement eu le fin mot de l’histoire, plusieurs bêtes furent tuées, mais aucune n'a été reconnue comme "la Bête". Cependant, il ne s’agit pas là d’une créature légendaire contrairement à celles que nous vous présentons dans la suite de cet article.
La bête du Gévaudan n’est pas la seule bête à l'apparence de loup qui fit rage en France pour ses macabres histoires de massacre. Effectivement, d’autres bêtes s’apparentant au loup ont été les bourreaux de paysans issus d’autres départements que la Lozère, à l’instar de la bête des Vosges, une créature anthropophage qui a sévi dans les montagnes de l’est de la France. Il y a également la bête d’Angles, sauf que cette fois-ci, il s'agit d'un ours s’attaquant aux habitants de la Vendée. Des massacres perpétrés par les bêtes ont eu lieu bien un siècle avant la bête du Gévaudan, elles n'ont seulement pas connu la même médiatisation.
Chat d'argent
Le chat d’argent, également appelé Mangradot ou Matagot, appartient au folklore de plusieurs régions françaises, nous le retrouvons aussi bien en Bretagne, qu’en Gascogne, en Provence ou encore dans le Languedoc. Bien que son appellation fasse référence à l’argent, il s’agit en réalité d’un chat noir. Et depuis la nuit des temps, nous savons parfaitement que les chats font l'objet d’une réputation plus que sulfureuse, surtout dans le cas des chats noirs, à qui une symbolique négative est attribuée, car considérés comme alliés du diable, voir son incarnation. Le chat d'argent ne fait pas exception à la règle puisque selon le mythe, il s'agit d'une créature mythique maléfique.
La légende raconte qu'un sorcier fit un jour l’acquisition du chat d’argent, moyennant son âme en échange des services de l'animal. L'âme offerte appartient au chat, en échange de quoi celui-ci octroie sa protection au sorcier. Le chat d’argent est comme le chat, c'est-à-dire de nature indépendante, il parcourt divers lieux au cours de la nuit pour revenir au lever du jour et rapporter un sac de louis d’or à son maître. Contrairement à nos chats dotés d'un instinct de chasseur sans pareille, le chat d'argent est un animal mythique qui ne chasse pas, car trop paresseux pour s'adonner à cette tâche. Sa cruauté est accentuée par d'autres détails concernant sa légende, par exemple, on dit qu'il requiert des femmes allaitantes qu'elles lui donnent leur lait. D'autres disent qu'il faut impérativement lui donner la première bouchée de chaque plat prêt à être consommé. Et gare à celui qui ne nourrit pas le chat d'argent, car ce dernier sait parfaitement comment se venger de la plus vile des façons.
Il existe plusieurs déclinaisons de cette légende faisant partie de la mythologie française, certains disent que le chat d'argent a neuf maîtres, à qui il rapporte de l'or chaque matin, et qu'il agirait en psychopompe chargé d'emmener son neuvième maître en enfer.
Cheval Mallet
L’origine de cette créature mythique nous vient de la Vendée, plus spécifiquement du Poitou. Sous une apparence enjôleuse, permise par l'éclatante couleur blanche de son pelage, sellé et bridé comme il faut, paré à entamer une longue chevauchée, le cheval Mallet tue tout malheureux qui se met en selle. La légende dit que la mort du cavalier aura lieu au matin, après que sa monture l’ait tiré au sol, dans un ravin ou tout autre endroit qui serait le dernier que verrait ce pauvre bougre, qui signa fatalement son destin lorsqu'il monta à dos du cheval Mallet.
Il est dit que ses yeux projettent une lumière servant à guider le cheval dans sa chevauchée, car ainsi il lui est possible d'illuminer la route. Pour être en mesure de l’arrêter, un signe de croix ou un lancer d’eau bénite peut vous tirer d’affaire, ou alors il vous suffit de payer la rançon du voyage, autrement dit 6 pièces d’or à donner au cheval Mallet. L'ultime arme contre cette créature mythique diabolique est de brandir une médaille de Saint-Benoît.
Nous retrouvons quelques équivalents dans la mythologie française en provenance du Gard, avec une créature mythique appelé le Lou Drapé, autre cheval maléfique, cette fois à l'apparence plus terrifiante. Ce mythe raconte que le Drapé a pour habitude de se promener autour de la ville, ceinte de remparts. Il prendrait sur sa monture les enfants qu'il croise pour les dérober à leur famille, qui ne les reverrait plus jamais.
En Franche-Comté, nous avons la légende du Cheval Gauvin - ou également appelé cheval Gauvain, chevau Gauvin - autre créature mythique maléfique à l'apparence de cheval. La légende rappelle celle du cheval Mallet.
Image : https://fr.wikipedia.org
Carcolh
Cette légende de la mythologie française provient du département des Landes, il s'agit plus précisément d'un folklore propre à la ville de Hastingue, ville fondée par les Anglais au XIIIᵉ siècle, pour servir un siècle plus tard de refuge alors que la Guerre de Cent Ans faisait rage, opposant français à anglais. Lorsque la ville fut fondée, elle fut construite sur un promontoire, lequel offre une défense stratégique naturelle en cas d'attaque. Ce promontoire renfermerait la tanière du Carcolh, certains allèguent qu'il a la forme de sa coquille. Le Carcolh a l'apparence d’escargot gigantesque et terrifiant, d’autres le décrivent comme un mélange entre un escargot et un serpent.
Drac
Le Drac, qui veut dire « dragon » en catalan, est une créature mythique présente dans la mythologie française, particulièrement en Catalogne et en Occitanie. Tous concordent plus ou moins quant à la forme du Drac, il s’agirait d’une créature mythique s’apparentant à un dragon. Il est décrit comme pouvant prendre plusieurs autres formes, mais nous retenons essentiellement qu'il ressemble surtout à un dragon. L'apparence de dragon n'est pas anodine, elle reflète l'association avec le diable. Décrit en général comme un mélange entre oiseau, reptile et amphibien, la créature directement associée au monde aquatique et les dangers qu'il présente. Dans la plupart des légendes de la mythologie française, quelque soit l'endroit, le Drac était capable de prendre une apparence humaine pour leurrer les jeunes filles et les attirer vers le point d'eau le plus proche, qu'il s'agisse d'une rivière ou d'un fleuve, pour les noyer sans sommation.
Il est question ici d'une légende très répandue entre différentes régions françaises, plusieurs déclinaisons existent en fonction de la zone géographique. Dans certaines contrées françaises, le Drac a l'apparence d'un âne rouge, ou d'un loup, ou encore d'un lutin.
Pierre Canavaggio, journaliste chez Le Point, établie dans son Dictionnaire des superstitions et des croyances une liste de 7 dragons considérés comme français : la Kraulla de Reims, la Tarasque de Tarascon, la Chair salée de Troyes, le Dragon de Louvain, le Graouilli de Metz, la Gargouille de Rouen et la Grand'Goule de Poitiers.
Dahu
Encore une autre créature mythique que nous ne présentons plus : le dahu. Nous avons tous entendu cette légende du folklore français lors d'une colonie de vacances, autour d'un feu, à se raconter les histoires locales pour frissonner un coup. Le dahu est un animal imaginaire et sauvage qui vit dans les montagnes. Sa caractéristique principale est qu'il est pourvu de deux pattes latérales plus courtes que les deux autres, l’aidant ainsi à grimper et crapahuter sur les pentes abruptes et autres cimes montagneuses. Cette caractéristique physique le contraint à se déplacer dans une seule et même direction, toujours sur le côté. Il est question ici d'une invention pour faire peur aux enfants qui n'écoutent pas leurs parents ou pour railler les touristes crédules de passage dans la région et ignorants de la faune sauvage en montagne.
Le dahu, contrairement à certaines des créatures légendaires présentées plus haut dans cet article, n'est ni maléfique ou diabolique. Il est en fait de nature très sociable selon la légende. Entre les mois de novembre et février, lorsque la nuit est déjà quelque peu avancée, les hommes du village se lançaient à la chasse au dahu. Il s'agissait surtout pour un groupe de se moquer d'une personne candide et naïve, prête à croire à la légende.
Jumart
Le Jumart est une créature mythique hybride, issue de l'accouplement entre espèces chevalines et bovines. Les scientifiques et penseurs du XVIIIᵉ siècle se penchèrent sur la question, la plupart trouvaient que telle hybridation par accouplement serait "très problématique"[1]. Un siècle plus tard, les zoologistes mirent fin au débat en décrétant que le jumart n'existait pas. Le jumart était simplement une croyance répandue dans la France des Lumières, et ce, tout au long du XVIIIᵉ siècle.
Picolaton
Le Picolaton est une créature mythique ayant l'apparence d'un oiseau qui nous vient de Franche-Comté. Il est aussi appelé pique-au-mollet, quiperlibresson, et cacalambri. Là encore, il s'agit surtout d'une invention montée de toute pièce pour faire peur aux enfants, un peu comme le croque-mitaine, lorsque ceux-ci refusaient de marcher à une allure normale sur les routes, les adultes leur racontaient alors que le Picolaton viendrait leur piquer les talons et les fesses pour les obliger à avancer plus rapidement. Pour garantir un comportement irréprochable, il était promis aux enfants qu'il pourrait voir le nid incroyable de cet animal légendaire.
Quinotaure
Pour cette créature mythique, il nous faut remonter plus loin dans l'histoire de France, puisque le quinotaure nous vient de la mythologie franque. Le quinotaure est une créature légendaire hybride marine, la moitié de son corps a une forme de taureau tandis que l'autre a l'aspect d'un poisson. La première mention du quinotaure apparaît dans les Chroniques de Frédégaire au VIIᵉ siècle. La légende n'est pas très claire, nous pensons qu'il y aurait eu une fusion entre plusieurs mythes, celui de Poséidon avec celui du minotaure, ou encore le mythe d'Europe. Il est considéré comme le père de Mérovée, deuxième roi des francs saliens.
Tac
Le Tac est une créature mythique faisant partie des légendes de Gascogne. Certains l'associent au Drac, notamment à cause de sa capacité de polymorphe, à l'instar du Drac, il est capable de prendre plusieurs formes : cheval, agneau, objet... Il attire les passants en poussant trois sifflements, afin d'être transporté par une bonne âme. À mesure que la personne avance avec l'animal - ou l'objet, car le Tac peut se changer en panier par exemple - sur les épaules, le Tac se fait de plus en plus lourd jusqu'à épuiser le malheureux plein de bonnes intentions. Le Tac s'enfuit par la suite en courant, ricanant aux dépens du malchanceux qui s'est porté volontaire pour le transporter en lui disant "tu as porté le Tac !".
Comme autres créatures légendaires de la mythologie française ayant l'habilité de polymorphe, soulignons l'existence du Basilic, du Bitard, et de la Cocatrix. Quelques-unes de ces créatures mythiques font de nos jours parties des bestiaires présents dans les mondes fantastiques, mondes créés par les brillants cerveaux de certains écrivains de fantaisie.
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- Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, Paris, Hachette, 1873–1877, 2e éd.