Combien reste-t-il de rhinocéros blancs dans le monde ?

Le rhinocéros blanc comprend deux sous-espèces :

• Le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni).
• Le rhinocéros blanc du sud (Ceratotherium simum simum).

L'Union internationale pour la conservation de la nature rapporte qu'à la fin de 2017, les estimations indiquaient la présence de 18 064 rhinocéros blancs vivant en liberté, dont presque la totalité se trouvait en l'Afrique du Sud, en Namibie, au Kenya, au Botswana et au Zimbabwe. En 2008, on comptait environ 750 individus en captivité. Il s'agissait autrefois d'une espèce très répandue en Afrique, mais cette situation a malheureusement changé de manière spectaculaire.

Rhinocéros blanc du Nord

En 2003, la situation de cette sous-espèce était déjà préoccupante, puisqu'il ne restait plus qu'une seule sous-population en République démocratique du Congo. Le braconnage a continué à s'intensifier et, en 2006, il n'y avait plus que quatre individus confirmés sur les 2 360 recensés en 1960.

Ces quatre rhinocéros vivaient en captivité mais ont été transférés dans une réserve privée au Kenya afin de les encourager à se reproduire, les conditions étant les mêmes que dans leur habitat naturel. Bien que les femelles aient eu leur chaleur et aient réussi à s'accoupler avec les mâles, elles ne se sont pas reproduites et les deux mâles sont morts des années plus tard.

Il ne reste actuellement que deux rhinocéros blancs du Nord, deux femelles nommées Najin et Fatu. Ils sont fortement protégés dans la réserve Ol Pejeta Conservancy au Kenya.

Le dernier mâle vivant, Sudan, est mort en 2018. Cependant, des échantillons de sperme ont été prélevés sur lui et sur d'autres mâles, qui, avec les ovules de Najin et Fatu, ont été utilisés pour produire des embryons viables qui sont conservés en réserve.

Rhinocéros blanc du Sud

Avant de voir combien il reste de rhinocéros blancs du Sud, il faut d'abord faire un survol historique. Cette sous-espèce, autrefois très répandue, était au bord de l'extinction à la fin du XIXe siècle, et il ne restait que 20 à 50 individus dans une seule région d'Afrique du Sud. Mais grâce à un important effort de conservation, la population s'est rétablie à la fin de l'année 2012 et on estime à 21 316 le nombre de rhinocéros.

L'augmentation de la chasse a de nouveau eu un impact sur le rhinocéros blanc du Sud, dont les effectifs sont tombés à 18 064 en 2017. Toutefois, les efforts de conservation se poursuivent et de petites sous-populations ont été réintroduites au Botswana, en Namibie, en Eswatini et au Zimbabwe, ainsi que dans des zones naturelles non indigènes telles que le Kenya, la Zambie et l'Ouganda.

En 2020, la population comptait 10 080 rhinocéros blancs du Sud et les individus vivant sur des propriétés privées étaient en augmentation. Les données précises sur la localisation, le nombre et les cartes spécifiques ne sont pas publiées pour des raisons de sécurité, ce qui contribue à la protection de ces animaux.

Dans l'article suivant, on vous dit tout sur l'alimentation du rhinocéros !

Pour le rhinocéros, l'UICN établit les catégories suivantes :

• Rhinocéros blanc : Quasi menacé. Cela est dû à la menace continue et croissante de la chasse pour l'espèce, malgré un effort concerté majeur de la part de plusieurs États de l'aire de répartition. Toutefois, si ces efforts étaient réduits au minimum, la menace serait imminente et ils seraient chassés sans arrêt.
• Rhinocéros blanc du Nord : en danger critique d'extinction. Le rhinocéros blanc du Nord est classé dans la catégorie « en danger critique d'extinction » parce que la seule sous-population qui existait à l'état sauvage est probablement éteinte et qu'il ne reste que des individus protégés.
• Rhinocéros blanc du Sud : Quasi menacé. Certains rapports font état de la possibilité d'un petit nombre d'individus dans une région reculée du Sud-Soudan, mais rien ne le confirme.

Maintenant que vous savez combien il reste de rhinocéros blancs dans le monde, voyons pourquoi ils se sont retrouvés dans cette situation critique d'extinction.

• Rhinocéros blanc du Nord : sa situation est grave, principalement en raison du braconnage dont il fait l'objet pour obtenir ses cornes et les commercialiser. Les conflits armés au Congo et au Soudan ont également eu un impact sur cet animal. C'est en 2003 que la chasse a atteint son niveau le plus élevé, ce qui a entraîné un déclin rapide de l'espèce. En seulement deux ans, les 30 individus restants sont tombés à 4.
• Rhinocéros blanc du Sud : bien qu'il soit encore plus abondant, il est également touché par la chasse illégale, en raison de la forte demande de corne de rhinocéros en Asie, où elle est utilisée dans la médecine traditionnelle et comme produit de luxe.

Il convient de noter que la médecine a suffisamment progressé pour tuer une espèce pour ses parties du corps, et qu'il n'existe aucune preuve des bienfaits de la corne de rhinocéros. L'utilisation de la corne de rhinocéros comme objet de luxe est encore plus irrationnelle. Il n'y a aucun doute que les deux sous-espèces ont un besoin urgent d'efforts de conservation.

Pour en savoir plus sur les différentes espèces de rhinocéros, c'est par ici : Espèces et caractéristiques des rhinocéros.

Les actions ou plans de conservation du rhinocéros blanc sont les suivants :

• Le renforcement des sanctuaires et des zones protégées afin de concentrer les sous-populations dans des réserves et des zones de protection intensive qui facilitent la surveillance et l'application de la loi.
• La gestion biologique par le transfert d'animaux afin d'établir de nouvelles sous-populations et d'encourager la croissance de la population.
• Coordination internationale grâce à la collaboration dans le cadre d'initiatives locales, nationales et continentales, telles que le groupe de spécialistes du rhinocéros africain de l'UICN.
• Le développement de techniques de reproduction assistée basées sur les progrès de la fécondation in vitro, visant à préserver le rhinocéros blanc du Nord, avec la possibilité de le réintroduire dans la nature. Il s'agit de l'un des meilleurs espoirs pour la sous-espèce.
• Réduction de la demande par des campagnes dans les principaux pays consommateurs pour décourager l'utilisation de la corne de rhinocéros. L'établissement de sanctions et de peines d'emprisonnement impitoyables peut également s'avérer utile.

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