Anatomie de la méduse
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Les méduses, qui appartiennent à l'embranchement des cnidaires, sont des animaux marins caractérisés par leur corps typique en forme de cloche, composé de plusieurs parties distinctives qui leur permettent de survivre et de prospérer dans les océans du monde entier. De l'ombrelle proéminente qui leur donne leur forme caractéristique aux tentacules recouverts de cellules urticantes, chaque partie de la méduse joue un rôle essentiel dans leur mode de vie unique.
Voulez-vous en savoir plus sur l'anatomie de la méduse ? Lisez donc cet article de PlanèteAnimal dans lequel nous allons parcourir les différentes parties du corps des méduses et examiner comment ces structures s'adaptent à leur environnement aquatique et contribuent à leur succès évolutif.
Ombrelle
L'ombrelle est la structure centrale et généralement la plus visible d'une méduse. Sa forme varie d'hémisphérique à aplatie, selon l'espèce. L'ombrelle est responsable de la locomotion et de nombreuses autres fonctions vitales de la méduse. Découvrez dans cet autre article les « Types de méduses » qui existent.
Il s'agit d'une structure composée de plusieurs couches :
- Épiderme : c'est la couche la plus externe de l'ombrelle, composée de cellules épithéliales qui protègent la méduse de l'environnement marin. Outre cette protection, cette couche contient des cellules sensorielles et réceptrices qui détectent les stimuli environnementaux tels que la lumière et la pression.
- Mésoglée : il s'agit de la couche gélatineuse intermédiaire qui constitue la majeure partie du volume de l'ombrelle. Bien qu'elle soit principalement composée d'eau (jusqu'à 95 %), elle contient également des fibres et des cellules de collagène. Elle fournit un soutien structurel, maintient la forme de l'ombrelle et agit comme un support de flottabilité, aidant la méduse à maintenir sa position dans la colonne d'eau. Elle sert également d'amortisseur, protégeant les structures internes.
- Gastroderme : couche interne qui tapisse la cavité gastrovasculaire (ou cavité gastrique) de la méduse. Elle est responsable de la digestion et de la distribution des nutriments, les cellules du gastroderme sécrétant des enzymes digestives qui décomposent les aliments capturés.
Fonctions de l'ombrelle
L'ombrelle joue plusieurs rôles dans l'anatomie de la méduse :
- Locomotion : par un mécanisme de propulsion, dans lequel l'ombrelle se contracte et se détend de façon rythmique, un mouvement connu sous le nom de pulsation. Lors de la contraction, l'eau est expulsée de la cavité sous-ombrellaire (sous l'ombrelle, entre le derme et la mésoglée), créant une force de propulsion qui pousse la méduse vers l'avant. Cette méthode de déplacement est économe en énergie et permet à la méduse de se déplacer avec une dépense énergétique minimale.
- Effet hydrodynamique : la forme et le mouvement de l'ombrelle créent des courants d'eau qui attirent le plancton et les petites proies vers la méduse. Les proies sont dirigées vers les tentacules et la bouche par les courants générés, ce qui facilite leur capture et leur ingestion.
- Soutien structurel et intégrité physique : grâce à la mésoglée, l'ombrelle peut fournir un soutien structurel et de l'élasticité, ce qui lui permet de conserver sa forme et de se rétablir après chaque contraction. Elle agit également comme un amortisseur qui protège les structures internes délicates de la méduse, y compris le système digestif et les gonades.
- Orientation : contenant des cellules sensorielles et des statocystes (organes d'équilibre), l'épiderme aide la méduse à s'orienter dans l'eau et à réagir aux changements de l'environnement, tels que la présence de lumière ou de courants.
Rhopalie
La rhopalie est une structure sensorielle spécialisée présente chez certaines méduses, en particulier chez les espèces appartenant à la classe des Scyphozoa (méduses communes) et des Cubozoa (méduses-boîtes). Ces structures sont situées sur les bords de l'ombrelle et jouent un rôle crucial dans la perception sensorielle et la régulation du comportement de la méduse.
Chaque rhopalie contient une combinaison d'organes sensoriels qui permettent à la méduse d'interagir efficacement avec son environnement. Ces organes comprennent des statocystes, des ocelles et d'autres capteurs chimiques et mécaniques. Apprenons à les connaître :
- Statocystes : ce sont des structures de détection de la gravité qui aident la méduse à s'orienter dans l'espace. Ils agissent comme un système d'équilibre, informant la méduse de sa position dans la colonne d'eau, ce qui est essentiel pour maintenir une navigation et une orientation verticale correctes.
- Ocelle : ce sont des structures photosensibles qui fonctionnent comme des yeux rudimentaires dans l'anatomie de la méduse. Bien qu'ils ne forment pas d'images complexes, les ocelles peuvent détecter l'intensité et la direction de la lumière, ce qui permet à la méduse de se déplacer vers des zones où les conditions lumineuses sont favorables ou de s'éloigner d'une lumière intense qui pourrait être nocive. Cette capacité à détecter la lumière est particulièrement importante pour les méduses qui effectuent des migrations verticales quotidiennes, se déplaçant vers la surface pour se nourrir la nuit et descendant à de plus grandes profondeurs pendant la journée pour éviter les prédateurs. Plus de détails ici : "Les méduses ont-elles des yeux ?"
- Autres récepteurs sensoriels : ils peuvent détecter des changements dans la composition chimique de l'eau et des vibrations mécaniques. Ces récepteurs permettent à la méduse de réagir à la présence de proies, de prédateurs et aux changements environnementaux, en adaptant son comportement en conséquence. Par exemple, une méduse peut détecter une augmentation de la concentration de certains composés chimiques associés aux proies et nager vers cette zone pour se nourrir.
Fonctions de la rhopalie
La combinaison de ces organes sensoriels dans la rhopalie permet à la méduse d'avoir une perception intégrée de son environnement. Cette perception est essentielle à leur survie, car elle influence leur capacité à trouver de la nourriture, à éviter les prédateurs et à se reproduire. Les informations sensorielles recueillies par la rhopalie sont traitées et coordonnées par le système nerveux diffus de la méduse, ce qui lui permet d'exécuter les réponses comportementales appropriées.
Chez les méduses-boîtes (Cubozoa), les lames sont particulièrement complexes et bien développées, reflétant la nécessité d'une navigation plus précise dans leur environnement tridimensionnel. Ces méduses ont des yeux dotés de lentilles plus sophistiquées qui leur permettent de former des images plus détaillées, facilitant ainsi la chasse active des proies et l'évitement des obstacles.
Manubrium
Le manubrium fait partie de l'anatomie de la méduse. Il s'agit d'une structure centrale tubulaire qui pend du centre de la face inférieure de l'ombrelle vers le bas. Chez de nombreuses espèces de méduses, le manubrium s'étend considérablement et est associé à la bouche et aux bras buccaux. Il est situé dans la partie centrale inférieure de l'ombrelle et s'étend vers le bas dans l'eau.
Il a une forme tubulaire dont la longueur peut varier en fonction de l'espèce de méduse. Chez certaines espèces, il peut être court et robuste, tandis que chez d'autres, il est plus long et plus fin. À l'intérieur, il possède une cavité gastrovasculaire qui constitue le principal système digestif de la méduse. Au fond du manubrium se trouve la bouche, qui est l'entrée du système digestif de la méduse.
Fonctions du manubrium
Cette structure remplit notamment les fonctions suivantes :
- Capture des proies : la méduse utilise ses tentacules pour capturer les proies et les diriger vers le manubrium. Les tentacules sont recouverts de cnidocytes qui immobilisent les proies. Une fois la proie capturée, les bras oraux du manubrium la transportent jusqu'à la bouche pour être ingérée. La bouche s'ouvre pour permettre à la proie de pénétrer dans la cavité gastrovasculaire, où le processus de digestion commence. D'autre part, bien que la plupart des proies soient détectées par les tentacules et les cellules sensorielles de l'ombilic, le manubrium peut également avoir des récepteurs qui aident à identifier la présence de nourriture dans l'eau.
- Digestion : elle se produit grâce aux cellules de la cavité gastrovasculaire qui sécrètent des enzymes digestives qui décomposent les aliments en nutriments. Les nutriments digérés sont absorbés par les parois du manubrium et distribués à d'autres parties du corps de la méduse via le système de canaux radiaux.
- Libération des gamètes : chez certaines espèces de méduses, le manubrium joue également un rôle dans la libération des gamètes au cours de la reproduction sexuelle. Les gonades peuvent être situées à proximité du manubrium, ce qui facilite la libération des œufs et des spermatozoïdes dans l'eau en vue d'une fécondation externe.
- Direction : bien que la fonction principale du manubrium ne soit pas la locomotion, sa forme et sa position peuvent influencer la dynamique de l'eau autour de la méduse, en aidant à diriger les courants générés par les contractions de l'ombrelle.
Bras oraux
Les bras oraux sont des structures allongées et flexibles qui s'étendent du manubrium, autour de la bouche, et remplissent de multiples fonctions cruciales pour la vie des méduses. Situés dans la partie centrale inférieure de l'ombrelle, ces bras varient en nombre, en taille et en forme selon l'espèce de méduse, s'adaptant à ses besoins spécifiques. D'une manière générale, les bras oraux peuvent être longs et minces ou courts et robustes.
La structure des bras buccaux varie considérablement d'une espèce de méduse à l'autre, reflétant les adaptations à leurs habitats spécifiques et à leurs méthodes d'alimentation. Certaines espèces ont des bras très ramifiés, ce qui augmente la surface disponible pour capturer les proies. Chez d'autres, les bras peuvent être recouverts de cils (petites projections ressemblant à des poils) qui aident à déplacer la nourriture, et d'une couche de mucus qui piège les petites particules de nourriture.
Les bras oraux de certaines espèces de méduses peuvent être dangereux pour l'homme en raison de leurs piqûres douloureuses. Les nageurs et les plongeurs doivent donc faire preuve de prudence lorsqu'ils rencontrent ces animaux dans la mer.
Fonctions des Bras oraux
Dans l'anatomie de la méduse, les bras oraux jouent les rôles suivants :
- Diriger les proies capturées vers la bouche : une fois les proies immobilisées par les tentacules, les bras oraux manipulent et déplacent les proies vers la bouche de la méduse. Ce processus est essentiel pour l'alimentation, car les bras oraux s'enroulent autour des proies et les amènent au manubrium, où elles sont dirigées vers la bouche pour être ingérées et transportées vers la cavité gastrovasculaire pour la digestion.
- Participation à la reproduction : outre leur rôle dans l'alimentation, les bras oraux peuvent également participer à la reproduction chez certaines espèces de méduses. Lors de la reproduction sexuelle, les gamètes (œufs et spermatozoïdes) peuvent être libérés par les gonades situées près des bras oraux, ce qui facilite la fécondation externe dans l'eau environnante.
- Défense : mécanisme de protection contre les prédateurs.
Les bras oraux permettent aux méduses de capturer une grande variété de proies, allant de petits organismes planctoniques à de petits poissons, en fonction de la taille de la méduse. En consommant de grandes quantités de zooplancton, les méduses contribuent à réguler les populations planctoniques dans les écosystèmes marins.
Tentacules
Avec l'ombrelle, les tentacules sont parmi les parties les plus connues de l'anatomie des méduses. Les tentacules des méduses sont des structures longues et fines qui s'étendent à partir du bord de l'ombrelle et jouent un rôle fondamental dans la survie de ces organismes marins. Ces tentacules peuvent varier en nombre, en longueur et en disposition selon l'espèce de méduse, et leur conception est hautement adaptée à leurs fonctions essentielles, principalement la capture et la défense des proies.
L'une des caractéristiques les plus frappantes des tentacules est la présence de cnidocytes, des cellules spécialisées contenant des organites appelés nématocystes. Ces nématocystes sont capables de libérer des toxines lorsqu'ils sont déclenchés en réponse à un contact ou à des stimuli chimiques. Lorsqu'une proie entre en contact avec les tentacules, les nématocystes s'enflamment et injectent des toxines qui paralysent ou tuent la proie. Cette capacité à immobiliser les proies est cruciale pour l'alimentation des méduses, car beaucoup d'entre elles se nourrissent de petits organismes mobiles tels que le zooplancton et les jeunes poissons.
Fonctions des tentacules
Comme nous l'avons vu plus haut, les tentacules sont indispensables à la survie de la méduse, et ce sont leurs principales fonctions :
- Transport de la nourriture : une fois la proie immobilisée, les tentacules, ainsi que les bras oraux, jouent un rôle actif dans le transport de la nourriture vers la bouche. La disposition des tentacules autour du bord de l'ombrelle permet de diriger les proies vers la région centrale où se trouvent le manubrium et la bouche. Les tentacules se contractent souvent et s'enroulent autour de la proie, facilitant ainsi sa manipulation et son transfert vers les bras buccaux et enfin vers la cavité gastrovasculaire pour la digestion.
- Défense : en plus de la capture des proies, les tentacules des méduses constituent un outil de défense efficace. Les toxines libérées par les nématocystes affectent non seulement les proies mais aussi les prédateurs potentiels. Cette défense chimique dissuade de nombreux prédateurs d'essayer de manger la méduse, ce qui constitue une protection importante. Chez certaines espèces, les tentacules peuvent être extrêmement longs et nombreux, créant une toile presque impénétrable qui protège la méduse contre les attaques.
- Fonction sensorielle : les tentacules sont équipés de cellules réceptrices qui peuvent détecter des changements dans l'environnement, comme la présence de proies ou de prédateurs. Ces cellules sensorielles permettent à la méduse de réagir rapidement aux stimuli externes et d'adapter son comportement aux conditions environnementales.
La variation de la structure et de la longueur des tentacules parmi les différentes espèces de méduses reflète les adaptations à leurs niches écologiques spécifiques. Par exemple, les méduses vivant en pleine mer peuvent avoir des tentacules plus longs pour maximiser la zone de capture des proies dans le vaste océan, tandis que celles qui vivent dans des environnements plus confinés peuvent avoir des tentacules plus courts et plus denses.
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